Crazy Circus


A l'occasion de la préparation de ce mini-site, Dominique Ehrhard, l'auteur de Crazy Circus, a très gentiment accepté de répondre à nos questions.
Bonjour Dominique Ehrhard, et merci de répondre à nos questions. Parlons d'abord de Crazy Circus. A quand remontent les premières idées ayant mené à ce jeu ? Avez-vous trouvé le principe du jeu très vite ou bien a-t-il été enfanté dans la douleur ?

Dominique Ehrhard - Non docteur, ça fait même pas mal. Crazy Circus est un petit jeu simple basé sur une idée que, du moins je l'espère, les joueurs trouveront également amusante. L'idée de départ doit remonter à 97 ou 98. Trois ou quatre ans pour voir une idée se matérialiser sous forme d'un jeu édité peut sembler un peu long, mais c'est un délai qui n'a rein d'exceptionnel dans l'édition ludique. Pour ce type de jeu, soit l'idée de départ est bonne et plait aux testeurs ou l'accueil est mitigé et je passe à autre chose. Il y a en fait assez peu de réglages à faire.
Comment s'est passée la recherche d'un éditeur pour Crazy Circus ?

Dominique Ehrhard - Une première version abstraite a été présentée à plusieurs éditeurs. Le mécanisme les intéressait mais ils étaient sceptiques quant à la commercialisation. Finalement un thème plus figuratif a trouvé plus facilement preneur.
L'idée de faire des animaux en bois et en volume vient-elle de vous ou de FoxMind ? Ca n'a pas dû être facile de trouver un fabricant pour ces "pions" peu communs...

Dominique Ehrhard - En même temps que la version abstraite, j'avais réalisé une version avec des animaux en bois, au départ il y avait un éléphant, un tigre et un lion. Au moment de l'édition différents projets ont été étudiés, en bois, en plastique, avec un tigre, un lion et un léopard. La recherche du bon fabricant a été assez longue surtout pour des raisons de coût.
Comment avez-vous ressenti l'occasion de travailler avec un nouvel éditeur, FoxMind, qui n'avait encore rien produit ?

Dominique Ehrhard - Il y a bien sûr une phase de rodage un peu plus longue que d'habitude, des risques de petites erreurs dues au manque d'habitude, des délais rallongés parce qu'il faut tout définir. En même temps c'est assez excitant car les possibilités sont beaucoup plus ouvertes. De plus comme c'est son premier jeu, l'éditeur est beaucoup plus motivé et s'implique bien d'avantage que lorsqu'il s'agit d'une grosse structure pour laquelle il ne s'agit que d'un jeu de plus parmi une centaine d'autres.
A quelle occasion vous êtes-vous passionné pour les jeux de société ? Et qu'est-ce qui a déclenché l'envie d'en inventer ?

Dominique Ehrhard - Comme beaucoup d'étudiants dans les années 80 nous passions nos soirées à jouer et tout naturellement l'envie m'a pris de modifier des règles de jeux existants puis d'inventer des jeux originaux. Les premières démarches auprès des éditeurs ayant été assez désastreuses je m'étais juré de ne plus recommencer.
Et à quoi jouiez-vous à l'époque ?

Dominique Ehrhard - Essentiellement aux gros jeux américains importés par Descartes, ainsi qu'à quelques jeux Ravensburger. L'essentiel de nos soirées étant quand même occupé par le tarot. Je me rappelle aussi de soirées entières de francs délires où nous jouions à "Destin" de MB. L'ambiance était assez délirante.
Vous avez publié de nombreux jeux de société chez un nombre impressionnant d'éditeurs, certains étant d'ailleurs très peu diffusés en France. Comment "sentez-vous" le marché du jeu de société actuellement ?

Dominique Ehrhard - Le problème en France est bien entendu l'absence d'éditeurs de taille moyenne qui permettraient la sortie d'un nombre de jeux plus importants, et partant d'idées et de projets plus originaux. Cette absence est paradoxale alors que la création en France et son accueil à l'étranger n'ont jamais été aussi bons. Les niches du marché restant rarement inoccupées très longtemps, il me semble que l'opportunité de créer une maison d'édition a rarement été aussi favorable et j'espère que les nouvelles maisons d'éditions qui voient le jour sauront en profiter pour se développer harmonieusement.
Si vous étiez nommé directeur de collection d'un nouvel éditeur de ce type, de taille moyenne, quels seraient vos premières décisions ?

Dominique Ehrhard - Je crois que ce qui me tenterait le plus serait de créer un esprit de collections centrées sur des thématiques fortes. J'essayerais aussi de privilégier une ligne esthétique aisément reconnaissable, basée sur une iconographie fortement liée aux thèmes choisis, par exemple des gravures anciennes pour un jeu d'exploration, des images de films expressionnistes pour des jeux fantastiques... Je chercherais également des formats de boîtes inédits et très différenciés de la production actuelle. Les éditeurs qui se rapprochent le plus de ces idées sont Heidelberg Verlag ou Die Drei Magier.
Quel est le jeu de votre création dont vous êtes le plus fier et pour quelles raisons ?

Dominique Ehrhard - Le rapport qu'un auteur entretient avec ses projets est toujours très paternaliste (ou maternaliste), c'est donc toujours mes prochains jeux, ceux en attente d'un éditeur dont je suis le plus fier. Pour les mêmes raisons, ce sont les jeux un peu mal aimés ou mal perçus pour lesquels j'ai le plus d'affection, par exemple "La fureur des dieux".


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Dominique Ehrhard perplexe
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